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Yvon Cannard - Connerimes et biles visées
4 février 2013

Chronique 4

Chère page blanche,

 

ah, si tu savais comme je te hais, ou plutôt même comme je te conchie à la folie passionnément.

 

Donc te revoilà, tu me nargues avec ta morgue habituelle, dans ta joviale virtualité, qui cache mal ta parenté avec tes cousines en cellulose.

 

Ton seul titre, banal et si peu inspirant, "Nouveau document texte", me donnerait presque la nausée, mais je lutte, tel un gréco-romain, simplement vêtu d'un filet d'huile d'olive.

 

Oh, tu ne sais que trop bien que je déteste aussi certaines pages écrites, mais toi, je te déteste différemment, car ta vacuité, en plus d'être arroganto-prétentieuse, elle, est apparente, voire franchement ostentatoire (alors que dans les livres de BHL et consorts, toutes les pages sont grêlées de fiers caractères, ll y a même une "4 de couv" en résumant le contenu! Fin du cours de pudeur, rompez!).

 

Tu pourrais, j'imagine, me répondre en substance: "vous, artistes maudits, êtes bien tous les mêmes, car quand froissés de voir en moi, pâle miroir, de votre inspiration, la propre vacuité, vous tous me maudissez, et je vous le rends bien".

 

Me voilà vacillant, après ce coup d'estoc fait en bonne et due forme, mais je ne rends pas les armes, bien au contraire, je laisse ici ma prose, me saisissant alors d'un bel alexandrin, redoutable et acerbe, dont tants ont su souiller l'angoissante blancheur (par contre, toi qui me lis, ne compte pas trop les pieds de mes vers, je fais ça à la louche, n'est pas Baudelaire qui veut, faut pas déconner non plus).

 

[bon, c'est parti, plume au clair!... TAYAAAAAAAUT!]

 

Je pourrais te biffer d'une simple rayure,

mais j'aspire à mieux faire de ton corps aplati.

C'est armé seulement d'un clavier azerty

que je te pourfendrai, sans la moindre rature.

 

Inspiré tout autant que Verlaine en son temps,

de ma rime acérée, tu vas faire les frais.

Tout aussi musicale qu'un parfait menuet,

elle saura faire taire ton blanc si éclatant.

 

Désormais te voici messagère de mon verbe,

de mon esprit malin te volià recouverte.

Et tu le porteras, à mes lecteurs offerte,

même quand je serai gisant sous une gerbe.

 

Oui la victoire est belle, je prends de la hauteur,

mon melon enfle vite, plus gros qu'une bouée,

même si je me sais, je dois bien l'avouer,

auteur de pacotille, modeste rimailleur.

 

Yvon Cannard

 

yvon.cannard@gmail.com

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Commentaires
Yvon Cannard - Connerimes et biles visées
  • Salut,et spécial dédicace à ceux qui se reconnaîtront: Je pourris les relous à coups d'alexandrins, je moisis les gros cons à l'ancienne mode, bien souvent occupé à leur botter le train, et même si mes mots peuvent sonner comme une ode. Y.C.
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