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Yvon Cannard - Connerimes et biles visées
31 janvier 2013

Chronique 2

Cher monsieur Depardieu,

 

aujourd'hui je suis chaud, donc j'attaque direct, "bille en tête" comme on disait quand tu étais jeûne [merci de remarquer la subtile vanne typographique qui précède][j'attaque jamais sur le physique, c'est juste typographique]. La différence entre une grande et une petite démocratie n'est pas une question de taille, mais plutôt une question de méthode: dans les grandes, les ministres ne traitent pas eux-même de "minables" ceux qui leur disent "merde", ils sous-traitent auprès des matons du goulag (qui sont très biens formés à cet exercice, ainsi qu'à 2 ou 3 autres techniques fort goûtées des prisonniers), tandis que dans de petites démocraties (que je m'aventurerais presque à qualifier d'"artisanales" [mais bon, c'est pas des boulangeries non-plus]) ils font ça eux-même et s'excusent après (aux antipodes des pratiques beaucoup plus "pros" de ton pote Vlady).

 

Tu répondras à cette aimable pique, j'imagine, par quelque chose du genre: "mais qui est-tu, infâme avorton, pour me causer de la sorte?! Et d'abord, il a quoi mon nez?!".

 

Eh bien je te répondrai un truc style (vous allez voir, c'est du velu, je suis un vrai ouf!): "personne, en tout cas personne qui ne soit mêlé, de près ou de loin au milieu du cinéma, et qui n'ayant aucun autre avenir que spectateur dans celui-ci (mon talent d'acteur étant, de mon propre aveu [corroboré par d'autres sources plus ou moins objectives], aussi minuscule que le tien est immense), je crains moins ton courroux que certains de ton milieu, avides de ton respect, de gros cachetons, et d'occasions d'ouvrir leur gueule en mode rebelle-anti-pensée-unique ou zurichois-de-longue-date (j'évite la liste, ils se reconnaîtront, fin du paragraphe[qui, par ailleurs, commençait à être un poil long à mon goût])".

 

Quand à ton nez, noble trogne sculptée (sculptée? que dis-je?... "ciselée") au Pétrus durant des décennies, chaque gramme qui la constitue vaut largement son pesant d'or (qui plus est, non imposable, l'objet n'ayant, au final, qu'une faible valeur sur le marché un brin confidentiel du tarin d'occasion). Loin de moi, donc, d'en faire une quelconque critique, ne risquant ainsi au passage aucune pointe en retour de ta redoutable verve.

 

Mais revenons un peu à nos moutons, qui, soudain, arrivant à pied par la Chine[petit clin d'oeil à ceux qui se reconnaîtront], paissent à présent en Ouzbékistan...

 

Islam Karimov, ton bon ami, et président à ses heures, qui a tant fait pour son pays que son peuple, aussi reconnaissant qu'admiratif, semble refuser obstinément son départ vers une paisible retraite, pourtant amplement méritée.

 

22 ans! 22 ans que son peuple le plébiscite! C'est pas la classe ça? C'est pas le signe d'une démocratie "hyper pro", une "démocratie géante", au regard de laquelle la Russie n'est qu'une vulgaire "grande démocratie", limite laxiste? Je précise, afin d'être bien compris, que je ne traite aucunement ton "tovarich" Vlady de fiotte, pas d'interprétation erronée (en plus je suis super-allergique au polonium!)! Je tiens absolument à rester en bons termes avec ce sympathique personnage, qui illumine la politique internationale d'éblouissants vétos et d'une auguste protection de la culture populaire contre la mauvaise musique punk aux accords si convenus et aux paroles si fades (je n'ajoute pas de tirade sur les journalistes emprisonnés, car je suis, bien entendu, convaincu qu'ils le méritent).

 

Toi qui as, naguère (je parle ici d'un vieux naguère bien poussiéreux), milité pour Mitterrand, était-ce pour son côté Ouvéa-Raimbow-warrior-je-fourgues-des-armes-à-l'Iran-et-l'Irak... ou bien?

 

Mais revoilà nos moutons, qui, fort malicieusement, sont partis brouter en Tchétchénie, riante contrée, où l'herbe semble sensiblement plus verte (ils sont pas si cons les moutons, finalement[par contre, s'ils me lisent: "méfiez-vous les potos, il y a pas mal de loups dans le secteur, donc prévoyez quelques kalashs et des gilets pare-balles, juste au cas où, moi perso je prévoirais"]).

 

Pour finir, il est vrai, et c'est con pour toi gégé, tu n'as PRESQUE que des amis fréquentables, et les méchants médias ne parlent que des AUTRES... c'est dur, un peu comme un automobiliste, presque parfait au volant, qui, parcourant 20 000 bornes par an, n'écraserait une vieille que toutes les 20 000 bornes (je précise, pour les nuls en maths, ça ferait une chaque année) et qui trouverait qu'au tribunal on ne lui parle que trop peu des 19 999 km parfaitement gérés (ça vaut aussi pour les scooters et les autres kilométrages, et surtout pour les fréquentations).

 

Pour re-finir (parce qu'il faut pas déconner non-plus, même quand je déconne je fais ça ultra-sérieux, en mode "hyper pro", à l'instar du susnommé Karimov), ton propre nom devrait t'inciter à rentrer au bled dare-dare: "Depardieu", ça sent l'assistance publique à plein nez! Les ancêtres de ton daron descendent fort probablement d'un enfant de pauvres gens, qui, abandonné par sa famille (placer ici une musique triste, en mode violons ou piano déprimant), puis recueilli par de modestes nonnes, aux frais des gentils contributeurs de l'époque... ça te dis pas d'en sauver quelques-uns de plus que sous Naboléon?

 

Allez, presque sans rancune, meilleurs voeux, et à tôtbien ma ca(na)ille.

 

Yvon Cannard

 

yvon.cannard@gmail.com

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Commentaires
Yvon Cannard - Connerimes et biles visées
  • Salut,et spécial dédicace à ceux qui se reconnaîtront: Je pourris les relous à coups d'alexandrins, je moisis les gros cons à l'ancienne mode, bien souvent occupé à leur botter le train, et même si mes mots peuvent sonner comme une ode. Y.C.
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